Le
cotre est un navire d'origine Anglaise, pays où il est appelé
«CUTTER».
Les cotres furent employés au cabotage, au pilotage, par les
corsaires... et surtout les contrebandiers : les fameux «smuglers»
du 19' siècle.
Malgré tout apprécié par les marins Français,
principalement en Manche, ce petit bâtiment demandait nettement
moins d'équipage qu'un lougre.
Ces petits navires à un seul mât pouvant porter hunier
et perroquet, gréant, grand-voile aurique, focs et trinquette,
pouvaient sembler patauds ; mais en fait ils étaient très
manoeuvrants et rapides.
Robert
SURCOUF (1773-1827) fut le dernier corsaire et grand armateur Malouin.
D'un caractère ferme et résolu, il s'engage comme volontaire
à 15 ans et demi sur «L'AURORE». Ce premier embarquement
lui fait découvrir l'Océan Indien. Pondichéry et
l'Ile de France (actuellement l'Île Maurice) qui seront le principal
théâtre de ses exploits. A 22 ans, il est le capitaine
du «CARTIER», avec ses 18 compagnons, il capture le «TRITON»,
navire de commerce armé de 26 canons, monté par 150 hommes
équipage et faisant 1000 tonneaux. Sa légende est née
et ne sera qu'amplifiée 5 ans après par la prise du «KENT»,
vaisseau britanique fort de 26 canons, 12 caronades, 437 hommes et faisant
1200 tonneaux, par son navire «LA CONFIANCE», une petite merveille
de 364 tonneaux, armé de 18 canons et de 185 hommes d'équipage.

Dans les derniers mois de l'année 1812, Robert
SURCOUF arme le «RENARD», un Cotre de 70 tonneaux, 10 caronades
et 4 canons embarquant 46 hommes d'équipage. Comme
à son habitude, il met en application les derniers perfectionnements
maritimes pour faire de son bateau un navire rapide et puissant. C'est
au «RENARD» que reviendra le triste et glorieux privilège
de remporter le demier combat corsaire.
Le 9 Septembre 1813, vers 17 heures, il est pris en chasse par la Goëlette
anglaise «L'ALPHEA», armée de 16 canons, 16 pierrières
et montée par un équipage de 80 hommes d'élite. Le
combat se déroule en partie de nuit.
Les adversaires font preuve d'un grand courage et d'une ténacité
sans faille. Les pertes sont lourdes, morts, blessés et estropiés
s'accumulent de part et d'autre. Finalement, vers 3 heures et demi du
matin, alors que les deux bâtiments se sont écartés
à une portée de pistolet, deux coups de canon partent du
«RENARD» et font exploser «L'ALPHEA». Bilan côté
anglais 80 morts, côté français, plus que 13 marins
aptes à la manoeuvre. Le navire revient en France pour panser ses
plaies et enterrer ses morts, dont le Capitaine LE ROUX-DESROCHETTES.
texte et images issus de la notice de la maquette
"Le Renard" de Soclaine

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